Petite histoire du traitement orthodontique

Bien que des traces d’appareillage orthodontique aient déjà été retrouvées en Egypte antique, on attribue habituellement aux dentistes français Pierre Fauchard les premières motivations orthodontiques. En effet, celui-ci, auteur en 1728 du célèbre « Traité des dents », sous le règne de Louis XV, parle je cite de « dents tordues, mal arrangées et des moyens, des remèdes pour les raffermir… »

A la cour, à cette époque, on commence déjà à se soucier de son esthétique dentaire et les moyens mis en œuvre pour réaligner sont, somme toute, rudimentaires. « Pour mettre une dent de niveau avec les voisines, on pourra y réussir par l’usage des doigts, du fil commun, de la soie, de petites plaques ou lames faites d’or ou d’argent ou d’autre matière convenable… »

A l’heure de l’orthodontie 2.0 tout cela peut sembler bien désuet. Cependant, quelques préceptes sont toujours d’actualité. Le stripping, par exemple, technique utilisée fréquemment avec l’outil de travail Invisalign où en orthodontie classique est déjà évoqué ; « Si une dent mal située peut être mise au rang des autres à la faveur de quelque espace, on redressera cette dent en la limant autant que possible. ».

Des dents sont mêmes luxées puis déplacées directement au fauteuil et cela même sans anesthésie. C’est vous dire la motivation extrême du patient !

A la fin du 18ème siècle place à l’extractionnisme avec l’anglais J.Hunter. Pour lui, la croissance ne pourrait pas combler un trop grand manque de place. Il préconise donc l’extraction de une ou deux dents pour favoriser la position dentaire. Ceci n’est pas au goût de tout le monde et en résulte le débat extraction/non extraction toujours d’actualité. Mr Lefoulon fait alors allusion à l’élargissement des arcades pour récupérer de la place. Le précepte d’une vision plus  globale de la sphère oro-dentaire était né.

Au 19ème siècle, les avancées sont parallèles, on se rend de plus en plus compte de l’importance des rapports entre les arcades pour la mastication et du lien entre la croissance et l’environnement. Des appareillages destinés à jouer sur la croissance apparaissent pendant que parallèlement le système de petites lames de Mr Fauchard ne cesse d’être amélioré pour arriver début du 20ème siècle à l’ancêtre de nos systèmes multi-attaches actuels.

Depuis lors, ce système ne cesse d’être amélioré ; les bagues deviennent de plus en plus petites et des plaquettes céramiques apparaissent, plus esthétiques, elles prennent la couleur de la dent. Fin du 20ème siècle, l’orthodontie devient même numérique avec la création en 1997 de la société Align qui crée l’outil de traitement Invisalign, système d’alignement qui associe gouttières thermoformées et technologie numérique moderne.

 La prise en charge orthodontique devient multifactorielle et l’ensemble de l’individu est scanné. Quel est son type de croissance, sa manière d’avaler, sa position corporelle,… L’orthodontie devient intégrative et travaille si nécessaire de concert avec d’autres disciplines comme la logopédie, la kiné, l’ostéopathie et la chirurgie pour rétablir la balance des arcades et stabiliser les résultats à long terme.

Elle prend alors tout son sens et rentre dans sa définition établie par la SFODF (société française d’orthodontie) ; « la partie de la médecine qui étudie la forme, la position et le fonctionnement des éléments constitutifs de la face, et qui les modifie pour assurer leur santé, embellir leur apparence et améliorer leurs fonctions ».